Réforme de la voie professionnelle : les enseignants se mobilisent

Suite à la réforme de la voie professionnelle annoncée par la ministre déléguée à l’Enseignement et la Formation Professionnelle, plusieurs dizaines de professeurs en lycée professionnel ont manifesté devant le rectorat de l’académie de Bordeaux. La réforme prévoit une perte d’heures de cours au profit d’un long stage en entreprise. Les enseignants craignent que cette réforme transforme le modèle d’enseignement en un modèle d’apprentissage, privilégiant la place des élèves en entreprise plutôt qu’à l’école. La réforme prévoie également « sept semaines de cours en moins soit 203 heures en moins sur trois ans » et une diminution des élèves pouvant poursuivre vers l’enseignement supérieur.

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Des syndicats d’enseignants de la voie professionnelle ont appelé à une mobilisation dans plusieurs villes de France pour manifester contre la réforme du lycée professionnel. À Chartres, un rassemblement a eu lieu devant le lycée professionnel Jehan-de-Beauce pour s’opposer à la réforme. Les enseignants sont inquiets face à la diminution des heures de cours et aux 6 semaines de stage optionnelles à la fin de la classe de terminale. La réforme risque de conduire à une privatisation du lycée professionnel avec une perte considérable d’heures d’enseignements généraux et professionnels, ce qui dégraderait les conditions d’enseignement pour des élèves précaires et de milieux défavorisés.

En plus de la mobilisation des enseignants, plusieurs députés se sont joints à la contestation. Certains d’entre eux ont souligné que cette réforme représente une attaque envers une partie de la jeunesse de France populaire, celle des enfants d’ouvriers et d’employés. La réforme risque de conduire les jeunes à être des outils de production au service de l’entreprise au lieu de les former en citoyens émancipés. Par ailleurs, les enseignants s’inquiètent également de l’impact de la réforme sur le décrochage scolaire, notamment dans les lycées professionnels de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur où le taux de décrochage scolaire est déjà élevé.

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