Le silence international autour des abus sexuels du Hamas

Depuis les actes terroristes qui ont frappé Israël le 7 octobre dernier, les autorités du pays mettent tout en œuvre afin de mettre en évidence l’utilisation par le Hamas du viol, ainsi que des abus sexuels comme armes de guerre. La délégation israélienne à l’ONU a organisé en ce sens une réunion spéciale, à travers laquelle des témoignages choquants de certains survivants de ce jour tragique ont été diffusés. Une commission d’enquête israélienne accumule les preuves depuis plusieurs semaines. Selon le renseignement américain, les actes atroces visant des femmes dénudées, ensanglantées et agressées se poursuivent toujours actuellement.

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Israël parle de féminicides de masses perpétrés, alors que Le Hamas nie en bloc. Mais le silence international autour de ce sujet interroge tout particulièrement. L’organisme ONU femmes a mis près de deux mois à réagir. Certaines manifestations ont eu lieu ce week-end, notamment à Paris, devant le siège de l’UNESCO. Ce silence est dénoncé dans une célèbre émission satirique en Israël. Outre-Atlantique, Joe Biden a condamné « sans ambiguïté » les crimes sexuels du Hamas.

La plupart des femmes violentées, violées et mutilées lors des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre ne sont plus là pour en parler. Mais les 1 500 dépositions recueillies par les enquêteurs israéliens auprès des rescapées et des témoins sont assez accablantes pour que le doute ne soit pas permis sur l’usage du viol comme arme de guerre par les terroristes palestiniens. Cette pratique, hélas vieille comme le monde, a pris en l’espèce l’aspect de viols en réunion, de tortures et de mutilations sexuelles.

Une raison pour laquelle la trêve à Gaza n’a pas été reconduite, prolongeant le calvaire des civils dans l’enclave palestinienne, serait le refus du Hamas de libérer d’autres otages, parmi lesquels des femmes qui pourraient témoigner de ce qu’elles ont subi le 7 octobre et ensuite. L’organisation terroriste a beau nier en bloc, les témoignages concordants tombent en avalanche. Et il faudra bien que le Hamas réponde de ses actes devant le monde et devant les femmes.

Le manque de réactivité de l’ONU critiqué

Les déclarations de Volker Türk s’inscrivent dans un contexte de critiques croissantes à l’encontre de l’ONU pour son manque de réactivité face aux viols et autres violences sexuelles qui auraient été commis lors de l’attaque. Avant même le début des examens médico-légaux, une abondance d’images témoignait de la nature effroyable des attaques, avec des photos partagées en ligne et des séquences diffusées en direct par les militants.

Le Hamas a catégoriquement rejeté les accusations de viols et de violences sexuelles lors des attaques du 7 octobre, les qualifiant de « mensonges infondés ». De son côté, la police israélienne affirme avoir relevé des preuves de violences sexuelles, notamment des présomptions de viols collectifs et de mutilations post-mortem. La semaine dernière, un responsable de la police a déclaré avoir recueilli jusqu’à présent « plus de 1.500 témoignages choquants et durs ».

L’ancrage de ce stéréotype a peut-être quelques raisons objectives. Mais comment pourrait-il excuser ce « deux poids, deux mesures », assez répandu dans les opinions occidentales, lorsqu’il est question, dans le conflit du Proche-Orient, des violences envers les civils et particulièrement envers les femmes, et cette répugnance à qualifier l’horreur puis en désigner les auteurs ?

Le Hamas a utilisé à grande échelle le viol comme arme de guerre. Il devra en répondre devant le monde et devant les femmes.

Faut-il en déduire que tous les abus sexuels envers les femmes ne se valent pas ? Cette sous-estimation alimente en Israël le chagrin et la colère. Sans illusions sur la haine que leur vouent des extrémistes arabes qui ne rêvent que de les rejeter à la mer, les Israéliens ont l’impression de payer pour l’idée répandue qu’ils seraient, dans tous les cas de figure, les agresseurs et les spoliateurs des Palestiniens.

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