Des taxes créées ou augmentées en France

Des taxes créées ou augmentées en France

Bercy n’a pas chômé dans sa quête de nouvelles recettes la semaine dernière. Trois taxes ont été créées ou augmentées. François Lenglet est intervenu ce dimanche soir sur le plateau du 20H d’Anne-Claire Coudray pour une mise au point. La semaine dernière, en quelques jours, le gouvernement a créé une nouvelle taxe sur les abonnements de musique en ligne, de 1,75%, augmenté la taxe foncière de l’année prochaine de 3,9%, alors que l’inflation prévue est bien moindre, et enfin rétabli la taxe intérieure sur la consommation d’électricité, ce qui va contribuer à augmenter nos factures de 10% en février. Trois taxes créées ou augmentées… une semaine normale en France. Une semaine dont le contribuable ressort courbé, sous le poids des impôts les plus élevés depuis la guerre.

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Alors, à quoi servira cet argent récolté ? La taxe sur le streaming va subventionner albums et concerts d’artistes confidentiels qui peinent à trouver un public. L’impôt foncier va soulager le budget des municipalités, alors que les dotations de l’État ne sont que peu revalorisées. Quant à la taxe sur l’électricité, elle est destinée à réduire à la marge le déficit de l’État, estimé à 141 milliards d’euros. Ainsi va l’économie administrée, que l’ancien président américain Ronald Reagan définissait ainsi : “Tout ce qui bouge, on le taxe. Ce qui bouge encore, on le réglemente. Ce qui ne bouge plus, on le subventionne.”

Dissonance dans le monde du streaming musical

D’un côté, le gouvernement a confirmé, le 14 décembre, vouloir instaurer, dès 2024, une taxe sur le chiffre d’affaires des plateformes d’écoute de musique en ligne. Il s’agit des Spotify, Apple Music, Deezer, YouTube… Celles-ci proposent, via des applications Web, des contenus musicaux, des podcasts, des livres audio, etc. De l’autre, les plateformes elles-mêmes, opposées à cette idée. Dans ce débat, c’est la question de la rémunération des artistes et des auteurs-compositeurs par les plateformes qui est posée. « Les artistes réclament plus de clarté, d’explications, de transparence sur la rémunération liée au streaming musical et la contribution de Spotify », déclarait, en mars 2021, l’actuel DG de Spotify France, Antoine Monin.

Des manifestations d’artistes avaient alors lieu devant les bureaux de ce leader du secteur, dans plusieurs villes du monde entier, en mars 2021. La newsletter Économie Tous les jeudis à 17h Recevez le meilleur de l’actualité économique. Votre adresse email Votre adresse email n’est pas valide Veuillez renseigner votre adresse email Merci ! Votre inscription à bien été prise en compte avec l’adresse email : Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Soutenir la musique française via le CNM

La taxe voulue par le gouvernement doit financer le Centre national de la musique (CNM). Le CNM a été créé en 2020 pour soutenir la filière musicale française, aussi bien le spectacle vivant que la musique enregistrée. Le CNM propose des dispositifs financiers d’aide à la création, fournit une expertise, et joue aussi le rôle d’observatoire de la profession. Or, le CNM est aujourd’hui principalement financé par les entreprises du spectacle vivant. La taxe vise à répartir ce financement de façon plus équilibrée entre les deux filières, en forçant les plateformes à mettre au pot. Emmanuel Macron avait défendu le projet d’une contribution obligatoire lors d’une prise de parole à l’occasion de la Fête de la musique, le 21 juin dernier. Le président de la République reprenait une idée émise par un rapport du sénateur Julien Bargeton (Renaissance), rendu en avril.

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